Bien écrire ne s’improvise pas, il y a quelques astuces importantes à connaître !
A premier abord, lorsque l’on est adulte, écrire à la main peut paraître simple, presque inné à tel point que nous avons peu de souvenirs de la façon dont nous avons appris à écrire. Néanmoins, si vous êtes enseignant ou parent, vous savez à quel point écrire peut être compliqué pour les enfants.
Cette tâche est complexe et nécessite un apprentissage long et régulier afin de s’automatiser et ne plus être un effort. Afin d’acquérir ces compétences, cet apprentissage ne se fait pas au hasard, il y a des règles à respecter. Voici mes 10 conseils pour bien écrire !
1) Être vigilant à la posture
En effet pour avoir une écriture efficace (c’est-à-dire lisible, rapide et sans douleur), il faut être stable quand l’on écrit car si le corps bouge, l’écriture risque de trembler ou de ne pas bien tenir la ligne. Pour ce faire, les deux pieds doivent être à plat, par terre ou sur un marchepied, et la main qui n’écrit pas doit être posée sur la feuille sans être dans le passage.
La chaise et la table doivent être à bonne hauteur pour que les avant-bras puissent reposer confortablement sur le plateau. Les différentes sections seront alors à angle droit (coudes, hanches, genoux, chevilles). Les chaises à roulettes et tables arrondies sont à éviter.
2) Adopter une tenue du crayon efficace
Pour écrire correctement, il faut être en mesure de réaliser un mouvement fluide et précis. Seuls les doigts en sont capables à condition toutefois de bien tenir son crayon. En effet, la prise tridigitale semble la plus adaptée au gestes attendus.
Ainsi, la pulpe du pouce est posée sur le côté de la dernière phalange du majeur (dans notre profession, nous évoquons d’ailleurs plutôt la pince pouce/majeur que pouce/index) et l’index repose souplement sur le crayon.
Ceci va permettre au pouce de se plier et se déplier avec l’amplitude maximale et sans entrave (annulaire et auriculaire doivent rester bien pliés).
3) Pencher sa feuille ou son cahier
En gardant sa feuille droite et même en tenant très bien son stylo, la main qui écrit va se retrouver sur la ligne d’écriture. Pour les droitiers, ils ne voient pas où ils vont, d’où souvent des difficultés à rester sur la ligne et à anticiper le retour à la ligne.
Pour les gauchers, la main recouvre ce qui vient d’être écrit ce qui peut causer des bavures ou des répétitions ou oublis de mots, de syllabes.
Pencher la feuille dans le même sens que l’avant-bras permet que la main se retrouve sous la ligne d’écriture et que le déplacement du bras puisse bien se faire à partir de l’épaule.
4) Choisir un support et un outil adaptés
Ceci est particulièrement vrai en situation d’apprentissage de l’écriture qui rappelons le dure au moins durant toute l’école élémentaire. Il faut privilégier des supports dont la taille est adaptée à la personne qui écrit.
Ainsi avec les jeunes enfants, il est préférable d’opter pour des petits cahiers fins avec un lignage adapté (Gurvan ou Seyes 3 mm ou 2,5mm pour arriver au 2 mm). De même, les crayons ne doivent pas être trop gros car cela favorise une prise en main palmaire.
Pour les stylos, veillez à éviter les stylos billes qui demandent à être tenus très droit et souvent avec de la pression pour bien écrire. Les rollers à encre effaçable sont une meilleure option.
5) Adopter un rythme propre à l’écrit
Ecrire est un acte de communication à part, il a sa propre temporalité : le temps de l’écrit n’est pas le temps de l’oral. Cela vous semble évident mais je peux vous dire que ce ne l’est pas tant que ça pour la plupart des enfants.
Nombreux sont ceux qui essayent d’écrire aussi vite qu’ils parlent ou qu’ils pensent et ceci est d’autant plus vrai pour les personnes à haut potentiel. Il est important de leur expliquer que même pour les adultes, il est impossible d’écrire à la vitesse de la parole mais qu’il y a des stratégies pour de ne pas perdre le fil des idées (utilisation d’abréviations, de mots-clés, synthèse d’idées …).
Un travail peut aussi être réalisé pour améliorer sa mémoire de travail.
6) Accents, points et barres se notent à la fin du mot
Procéder à l’inverse c’est-à-dire s’arrêter en cours de mot non seulement ralentit le geste d’écriture mais va également avoir pour effet de créer des soudures ou des espaces dans les mots si le collage n’est pas bien réalisé.
L’écriture cursive est la plus efficace car elle permet d’enchaîner de façon fluide les lettres. Pour lui permettre de courir sur le papier, il faut veiller à lever le moins souvent possible le crayon de la feuille. Les accents, points et barres (et cédilles) seront donc à noter à la fin de chaque mot.
7) écrire les e en petites boucles
Réaliser les e avec une cassure (aussi appelés e apraxiques) demande beaucoup d’attention car cette dernière doit être réalisée au milieu de deux interlignes. Elle est également souvent source d’erreur car il est difficile de réussir à bien faire retomber le retour en arrière sur cette cassure.
Il est beaucoup plus facile et logique d’écrire le e en petite boucle qui, rappelons-le, est la forme de base de l’écriture. En outre, cela correspond aux préconisations officielles d’aller vers la forme la plus simple.
8) Débuter les lettres rondes à 2 heures (c, a, o, d, g, q)
Alors que je vous disais plus haut que le crayon est à lever le moins souvent possible du papier, voici ici l’exception qui confirme la règle. Ainsi, commencer les lettres rondes en bas amène à réaliser des « allers-retours » superflus dans l’écriture ce qui va ralentir l’écriture et peut être source de confusion lorsque l’on accélère et que les lettres commencent à se déformer (ex : a ouvert qui va ressembler à un u).
Pour bien faire, toutes les lettres rondes devraient commencer en haut (à 2 heures) ce qui implique un saut de crayon avant le début de cette lettre.
9) Ne pas finir ses lettres droites
Une lettre qui se finit droite (surtout au milieu d’un mot) pose le problème de la liaison avec la lettre suivante. Cette dernière représente donc un arrêt dans le geste et ne pourra se faire qu’en angle ce qui est moins fluide et donc moins rapide qu’une liaison bien galbée.
10) Supprimer les œilletons
Ces ajouts que l’on retrouve souvent sur les lettres o, b, v et r (liste non exhaustive) ne sont absolument pas nécessaires à la reconnaissance de la lettre et ils viennent la complexifier. Tant et si bien que souvent les enfants se focalisent énormément dessus pour être certain de ne pas le louper.
Résultat les œilletons sont souvent démesurés, se finissent parfois en bas et viennent ralentir le geste. Les choses les plus simples étant souvent les meilleures, ne vous embarrassez donc pas de ces fioritures !
Conclusion
Vous l’aurez compris à la lecture de cet article, écrire ne s’improvise pas et est une activité considérée comme complexe.
Si malgré ces bons conseils, les difficultés persistent, n’hésitez pas à me contacter. Je serai ravie de vous rencontrer au cabinet !