Lors de mes séances, les parents me posent assez régulièrement des questions sur les guide-doigts (aussi appelés grips) : sont-ils utiles et si oui, lesquels choisir ?
Je vais donc tenter de répondre à cette question de la manière la plus exhaustive possible à travers cet article.
I/ Les guide-doigts sont-ils utiles ?
Comme bien souvent il n’y a pas une réponse unique mais les propos sont à nuancer en fonction de l’objectif recherché. Il me semble donc important dans un premier temps de se demander quel est vraiment le besoin. J’ai ainsi identifié trois raisons possibles à leur utilisation :
- Pour aider à bien positionner les trois doigts qui tiennent le crayon : c’est l’idée qui vient en premier lieu et c’est bien souvent pour cette seule raison que l’on pense aux guide-doigts. Dans ce cas, il faudra être bien vigilant à la forme du guide-doigts qui ne doit pas être trop contraignante ni trop volumineuse pour permettre de bien solliciter les bons doigts. Nous y reviendrons dans la deuxième partie de cet article.
- Si le contact avec le crayon s’avère désagréable : c’est bien souvent le cas lorsque l’élève le tient de façon trop crispée mais cela peut aussi se retrouver lorsque la personne a les mains moites. Comme toujours il est important d’interroger sur la cause du désagrément. Proposer un guide-doigts pourra être une solution parmi d’autres dont nous disposons dans notre boîte à outils. Elle ne sera utilisée que si l’élève se sent plus à l’aise avec que sans.
- Pour éviter que les doigts ne glissent sur le crayon et ne descendent trop bas. En effet, outre le fait de bien tenir le crayon à trois doigts, il est également important que les doigts ne soient pas trop proches de la mine. Dans le cas contraire, il y a un effet levier qui se crée et le crayon est alors tenu à la verticale ce qui ne facilite pas le travail des doigts. Cet outil peut donc être utilisé pour repérer le bon niveau où poser les doigts mais d’autres objets peuvent aussi servir à cette fin.
II/ Quels guide-doigts privilégier ?
De façon globale, je tiens à préciser que je les utilise très peu au cabinet et il me semble que c’est le cas chez beaucoup de mes collègues. En effet, bien souvent, ils ne sont pas nécessaires une fois que les élèves ont réappris à positionner correctement leurs doigts par eux-mêmes. En outre, j’utilise des crayons de papier qui sont déjà antidérapants.
Lorsqu’il m’arrive d’en proposer, je privilégie les plus simples possibles (avec seulement des échancrures aux bords arrondis ou triangulaires) pour que la prise soit peu contraignante et puisse s’adapter aux particularités de chaque main.

Celui en forme de requin est également très apprécié au cabinet par mes élèves de par sa forme bien évidemment, mais aussi car il laisse une plus grande latitude au niveau du placement des doigts et surtout du majeur dessous.

Ceux qui ne laissent aucune marge de positionnement et qui entravent donc trop les doigts ne sont pas à privilégier car nous n’avons pas tous les mêmes tailles de doigts ni totalement la même façon de les positionner. Il en va de même pour les grips trop gros, qui ne permettent pas de bien bouger les doigts comme il faudrait le faire pour écrire correctement.

Dans tous les cas, comme pour le choix d’un stylo d’ailleurs, il est recommandé de tester les guide-doigts. Cela peut se faire en séance sur simple demande car ce qui peut être agréable pour l’un, peut s’avérer désagréable pour un autre. Il faut, en outre, avoir à l’esprit que ce ne sont ni des solutions miracle ni des solutions pérennes. Ils peuvent être vus comme une béquille qui va pouvoir soulager à un instant T. Mais si la tenue de crayon n’est pas travaillée en parallèle, dans la grande majorité des cas l’utilisation seule du grip ne suffira pas à l’acquérir.
Enfin si l’objectif visé est d’éviter que les doigts ne glissent trop bas, sachez qu’il existe des alternatives : un simple élastique enroulé autour du crayon à la bonne distance de la mine peut suffire.

Si ce n’est le cas, ma collègue Mylène Schwartz du cabinet Grapho’Myne (à Kunheim dans le Haut-Rhin) a inventé un nouvel outil spécialement dans cette optique. Il s’agit du EASY Grapho. Il a été conçu pour vous permettre d’avoir la bonne distance par rapport à la mine, une petite butée empêche les doigts de glisser à l’avant et il s’adapte sur la majorité des crayons et stylos. Vous pouvez vous le procurer en la contactant : contact.graphomyne@gmail.com.

En conclusion, cet article ne vise pas à être exhaustif mais plutôt à vous amener à réfléchir à la réelle utilité d’un guide-doigts : cet accessoire est-il nécessaire ? Si oui, quel est le but recherché ? Et question subsidiaire, permet-il de bien bouger les doigts car c’est bien là que réside tout le secret de l’écriture manuscrite !